La manufacture horlogère la plus ancienne et l’université de design la plus jeune s’allient sur les thèmes de la créativité et de l’innovation. Vacheron Constantin s’engage pour permettre à L’Ecole cantonale d’art de Lausanne de renforcer les liens entre design, industrie du luxe et artisanat.

Alexis Georgacopoulos, Directeur ECAL. Juan-Carlos Torres, CEO Vacheron Constantin. Photo ECAL-Nicolas Genta_Snapseed

Alexis Georgacopoulos, Directeur ECAL. Juan-Carlos Torres, CEO Vacheron Constantin. © Photo ECAL-Nicolas Genta

Article publié par le Journal de a Haute Horlogerie le 12 mars, 2013

Ce partenariat se veut un dialogue. Vacheron Constantin bénéficiera du vivier de talents réunis au sein de l’Ecole cantonale d’art de Lausanne (Ecal) pour dynamiser la créativité de l’entreprise, tandis que les élèves de l’Ecal auront accès à l’expertise professionnelle de Vacheron Constantin par le biais de stages ou d’encadrement. « Il s’agit d’une conjugaison de compétences énorme », se réjouit Samira Marquis, la Directrice des ressources humaines pour la société horlogère de Plan-les-Ouates.

Directeur de l’Ecal, considérée comme l’une des meilleures écoles de design au monde, Alexis Georgacopoulos précise : « L’horlogerie rentre dans notre programme de savoir-faire des matériaux et nous allons voir ensemble comment la tradition peut rester contemporaine, même innovante. » L’école et les élèves restent toutefois libres de leurs choix, la marque horlogère se contentant de faciliter les échanges et d’apporter un financement au programme nouvellement baptisé Master of Advanced Studies in Design for Luxury & Craftsmanship.

Une créativité unique en Europe
Le partenariat est né d’une idée d’ancrage, explique Juan Carlos Torres, CEO de Vacheron Constantin. Le but est de pérenniser ce Master, le développer, le rendre à la fois plus accessible et plus sélectif. « Nous commençons l’aventure aujourd’hui pour un minimum de trois ans et travaillons dans une logique de durée et de qualité, souligne-t-il. Nous allons pouvoir bénéficier d’une créativité qui est unique en Europe. »

Le rapprochement avec l’Ecal traduit également l’importance que Vacheron Constantin attache à la transmission des savoirs. « Les artisans, les sertisseurs, émailleurs et guillocheurs sont également un creuset de créativité que nous cherchons à partager. Les savoir-faire dans les métiers d’art sont le fondement même de notre travail. Ils s’appuient cependant sur des gestes qui nous sont connus, alors que la transmission permet de faire éclore du neuf. »

A l’instar de nombreuses sociétés, Vacheron Constantin a intégré le design au cœur de l’entreprise. A la tête d’une équipe de quatre designers, Vincent Kauffmann explique que leur rôle est d’innover tout en restant dans l’ADN de la marque. « Les étudiants de l’Ecal ont encore une énorme fraîcheur. S’ils proposent de nouveaux axes conceptuels ou de nouvelles visions, ils nous aideront à avancer », reconnaît-il.

Faire d’un métier un art
Nicolas Le Moigne, jeune designer reconnu comme l’un des plus talentueux de sa génération et responsable du Master, apprécie ce partenariat qui garantit à l’Ecal des conditions d’excellence.et des échanges prometteurs : « parfois, nous avons des idées sans pouvoir les réaliser. Nous avons beaucoup à apprendre de gens qui ont l’expérience et l’expertise. Du reste, devant tant de savoir-faire, comment ne pas se sentir humbles », demande-t-il.

Les contacts avec l’expérience professionnelle de Vacheron Constantin en termes d’artisanat et de design doit servir à donner confiance aux élèves, qui, en contrepartie « auront comme défi d’amener des propositions plus ou moins expérimentales », ajoute Nicolas Le Moigne. Les domaines d’intervention sont multiples, que l’on parle de processus manufacturiers, de technologie, d’image ou de communication. De son côté, Vacheron Constantin pourra confier des mandats ponctuels aux élèves de l’Ecal, y compris dans d’autres départements, par exemple pour l’élaboration de stands d’exposition ou le design des boîtes de présentation.

Au-delà des aspects matériels de la collaboration, Juan Carlos Torres revient sur son fondement artistique. Il rappelle que l’art, à l’origine, était fabriqué par des artisans, des peintres et sculpteurs qui étaient au service d’un métier, d’un seigneur ou d’une église. L’art est devenu art, dit-il, le jour où il perdu son utilité. De même, les montres sont devenues des œuvres d’art qui « cassent le tabou du besoin. Et de préciser : nous avons fait de notre métier un art et de cet art notre fierté ». 

Michèle Laird, née Haffner, was an international arts administrator (visual arts and theatre), successively in Paris, New York and London, before moving to Switzerland and becoming an arts journalist.

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