Portrait Katia Bornoz, photo Gennaro Scotti

Publié le 12 novembre 2024
Katia Bornoz traduit dans ses tableaux toute la souplesse du mouvement, comme si elle faisait encore corps avec la danse qu’elle pratiquait comme métier. Dans ses peintures grandes comme les vagues, dans ses monotypes petites comme des albums, la lumière danse avec les couleurs. A voir jusqu’au 29 novembre 2024 à Lausanne.
Dans un parcours peu commun, Katia devient une plasticienne accomplie en moins de cinq ans sans passer par la case école d’art. Elle sait, dès ses premières explorations, que plus rien n’arrêtera son élan. L’intuition guide ses gestes, mais non sans la discipline que lui avait imposé la danse.
Cette même discipline, elle s’en est servie pendant toutes les années passées auprès du groupe Swatch en qualité de chef de vente du marché suisse de Flik Flak, puis en qualité de décoratrice d’intérieur – les meubles patinés deviennent sa spécialité.
Le déclic pour la peinture vient dans l’atelier de Jacques Walter, mais très vite elle veut trouver son propre style.
« Je voulais développer ma manière de peindre, mon écriture. Je voulais être avec les pigments ».
C’est à Okhra, l’écomusée de l’ocre, dans le Roussillon, que Katia a développé son approche à la couleur, une couleur qu’elle veut fluide et en mouvement.
« Je commence à travailler à plat, je fais bouger la toile, j’essuie la couleur. Le lendemain je recommence…
J’affectionne le jeu des textures et n’hésite pas à jouer avec les différentes techniques. J’aime ça ! », déclare-t-elle avec volupté.
A la question de savoir quand elle sait s’arrêter, elle répond qu’elle cherche « le point de bascule » en résonance avec ce qu’elle construit.
« Je suis dans le geste pur, je me laisse porter ».
Lui arrive-t-il de se sentir étrangère à sa propre toile ?
« C’est comme si j’entrais en voyage, les formes gardent le mouvement de la vie et des souvenirs ».

Katia Bornz, Mouvements 4, pigments et encre de chine sur papier, 53 x 73 cm (c) Audrey Piguet
Lui arrive-t-il de se surprendre elle-même ?
« Faire ce que je fais, je ne pensais jamais en arriver là. J’hallucine même. Mais l’exploration a toujours été mon moteur : essayer, chercher, explorer. Peindre c’est le mouvement, la vie ».
Pour qui fait elle cela ?
« A la base, c’est une quête personnelle, qui est devenue essentielle pour moi. Mais une fois que l’œuvre est finie, j’ai besoin qu’elle parte vivre ailleurs. C’est le plus beau des cadeaux ».
Voici une artiste qui a eu le courage de se réinventer et qui laisse ses œuvres généreuses, inventives et audacieuses parler pour elle. Une belle découverte.
Katia Bornoz / Kaléidoscope
Exposition Ose Thérapies / Rue du Bugnon 8 / 1005 Lausanne
Du 1 au 29 novembre 2024

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